Il est dix heures du
matin. Par la fenêtre de mon bureau, je regarde, les yeux dans le
vague, la grisaille du mois de novembre. Nous sommes le 13. Cela fait
un an jour pour jour que nous avons eu notre agrément. Un an
d'angoisses, d'espoirs, d'attentes.
D'entraînement intensif au montage de dossiers, aussi.
D'entraînement intensif au montage de dossiers, aussi.
Je suis fatiguée.
Une partie de la pression est retombée. Le quotidien sans attendre
un document administratif ou le résultat d'une prise de sang me
paraît étrangement vide.
Maintenant, une autre raison de stresser, c'est l'attente de la fameuse attribution.
Maintenant, une autre raison de stresser, c'est l'attente de la fameuse attribution.
Une attribution, qu'est ce que c'est ? A partir du moment où le gros dossier est entre les mains de la directrice de crèche, elle va choisir l'enfant qui sera le nôtre.
Ne me demandez pas comment elle fait ce choix, je ne veux pas le savoir.
Je m'illusionne en me disant que c'est un peu comme la cigogne.
J'ouvre mon
ordinateur. Avec tout ce qu'on lui a demandé ces derniers temps, il
rame.
Je caresse machinalement le chat qui est venu se poser sur mes bras, entre le clavier et moi.
Les chats ont toujours le chic pour se mettre là où c'est le moins commode.
Je clique sur la messagerie.
Le chat enfonce ses pattes dans mon bras en ronronnant et donne des coups de tête à ma main gauche. Je lui grattouille le menton, puis j'enfouis mon visage dans sa fourrure chaude. Il ferme les yeux de plaisir et ronronne de plus belle.
Je l'embrasse.
Relève la tête.
Regarde la liste de mes mails.
Tiens, il y a un message de l'orphelinat. En objet, un prénom et un nom que je ne reconnais pas.
Le chat réclame encore des papouilles.
Machinalement, je lui caresse le dos.
Je ne percute pas. J'ai l'esprit totalement vide.
Machinalement, j'ouvre le mail,
Dans un total sentiment d'irréalité.
Machinalement, je fais défiler le texte qui apparaît devant moi, et que je ne parviens pas à lire.
Je ne sais pas ce qu'il se passe dans mon esprit, entièrement focalisé sur quelque chose qui semble lui échapper. En mode instinctive, en phase de concentration intense, tellement que plus rien n'existe autour.
Le message continue de défiler vers le bas, lentement, inexorablement.
Le temps s'arrête.
Le message aussi.
Le mail défile au ralenti,
sur le haut d'une toute petite tête aux cheveux tourbichonnés,
sur un front marron bombé,
sur d'immenses yeux un peu écartés, qui me fixent intensément,
sur un nez en
trompette,Je caresse machinalement le chat qui est venu se poser sur mes bras, entre le clavier et moi.
Les chats ont toujours le chic pour se mettre là où c'est le moins commode.
Je clique sur la messagerie.
Le chat enfonce ses pattes dans mon bras en ronronnant et donne des coups de tête à ma main gauche. Je lui grattouille le menton, puis j'enfouis mon visage dans sa fourrure chaude. Il ferme les yeux de plaisir et ronronne de plus belle.
Je l'embrasse.
Relève la tête.
Regarde la liste de mes mails.
Tiens, il y a un message de l'orphelinat. En objet, un prénom et un nom que je ne reconnais pas.
Le chat réclame encore des papouilles.
Machinalement, je lui caresse le dos.
Je ne percute pas. J'ai l'esprit totalement vide.
Machinalement, j'ouvre le mail,
Dans un total sentiment d'irréalité.
Machinalement, je fais défiler le texte qui apparaît devant moi, et que je ne parviens pas à lire.
Je ne sais pas ce qu'il se passe dans mon esprit, entièrement focalisé sur quelque chose qui semble lui échapper. En mode instinctive, en phase de concentration intense, tellement que plus rien n'existe autour.
Le message continue de défiler vers le bas, lentement, inexorablement.
Le temps s'arrête.
Le message aussi.
Le mail défile au ralenti,
sur le haut d'une toute petite tête aux cheveux tourbichonnés,
sur un front marron bombé,
sur d'immenses yeux un peu écartés, qui me fixent intensément,
sur des joues rebondies,
sur une bouche grande ouverte en un sourire radieux,
sur des mains minuscules croisées sur sa poitrine...
Je ne comprends pas : A l'instant où je le découvre, je tombe éperdument en amour de ce petit être virtuel. Tellement en amour que ça fait mal.
Les larmes surgissent d'un coup, sans que je puisse les contrôler, et se déversent en emportant les années de galère passées à l'attendre, elle, précisément elle, cette toute petite bonne-femme :
Mon bébé, mon enfant, MA FILLE.
J'adOOOOOOOOOOOOOre! Tu n'as pas hurlé?
RépondreSupprimerJe pleurais tellement, tellement, tellement, avec d'énormes sanglots, comme un bébé... Un truc de dingue... Mais tu en sauras plus au prochain épisode ;-)
SupprimerC'est malin, hein, je pleure dans mon bureau!
RépondreSupprimerWaouh, quelle émotion...J'ai eu le coeur qui s'est arrêté de battre en même temps que le temps s'est arrêté pour toi dans ton récit...et j'ai lu la suite en apnée, et la gorge serrée de pure émotion...
Oui, quel sourire! comme je comprends que tu sois aussitôt tombée en amour!
Amour instinctif, presque animal...mais quel amour, de celui qui ne s'arrête plus jamais.
Je veux la suite...
Et tiens, ma chatte fait tout pareil, à se coller entre l'ordi et moi...et je fais tout pareil aussi, à me coller le nez dedans! ;-)
Tu as raison, Evelyne : amour instinctif... Un truc de dingue, que je n'avais jamais vécu... Et pour le chat... Je n'en dis pas plus, la suite demain ;-)
SupprimerEn plus elle est magnifique cette photo, quelle bouille radieuse! J'imagine ta joie!
RépondreSupprimerMerci... En écrivant, j'ai retrouvé mes émotions...
SupprimerLe coup de foudre .................................. Trop beau...................................................
RépondreSupprimerMerci Véro !
Supprimertout simplement.... émouvant, du vrai, du vécu, qu'est-ce-que c'est beau et surtout bien raconté !!! bravo Sophie et sa magnifique florette
RépondreSupprimerMerci Sylvie. Je sais que toi aussi, tu as connu ça ;-) Bises à Léa.
SupprimerEt l'histoire commençait enfin avec une toute petite patate...
RépondreSupprimerQui rencontrera quelques mois plus tard sa patate de tante... ;-)
Supprimerc'est trop bien écrit, surtout le chute, je lis, je lis pour enfin tomber sur la photo de ta fille qui est trop trop trop mimi, on a envie de la serrer fort et de lui faire pleins de bisous....tu sais très très bien passer les émotions...juste wAouhhh
RépondreSupprimerMerci Nadia !
Supprimerahhhhh.... ce moment magique de l'attribution ..... y a pas de mot ... mais 'ca fait donc cet effet la', pour reprendre le titre de mon post de blog de ce jour la ...merci de ce partage et de tes mots sur CETTE emotion LA.... une vraie drogue, hein ? :o)
RépondreSupprimeret elle est trop mimi, ta louloute pour cette photo d'attribution !!
des bises et des bulles !
Wahou, pas vrai que je frissonne..... Je visualise la scène et je fonds..... Quelle beauté ! Quelle belle photo d'attrib.
RépondreSupprimerLa photo est très légèrement floue, Juliette, mais c'est pour moi la plus belle photo que j'ai d'elle... Et pourtant, depuis 10 ans, j'ai eu le temps d'en faire, des photos ! ;-)
Supprimerpfiou j en tremble presque, j en pleure..quelle bouille d amouuuur!!! magnifique recit bravo!!! ( d autant plus touche que mon cheri est un enfant adopte et nos enfants de beaux metisses...Enfin ds le sang parce qu couleur de peau y a eu un loupé au melange lol)
RépondreSupprimerune vraie MQD ;)
Merci Florence ;-)
SupprimerJ'essaie depuis un ordi...
RépondreSupprimerQuelle bouille la Champomiette!!!!! Trop craquante! Quel moment plein d'émotion qd même. Moi j'ai rencontré mes deux filles en live, pas de photo avant, pas de découverte sur l'ordi mais pour ma nièce je me souviens encore mon arrivée de bonne heure à l'IUFM (pas internet à domicile à l'époque) et la photo qui apparait tout lentement rhooooo quelle émotion!!!
Bon en live c'est qq chose aussi hein, l'imaginaire gambade... Fantine n'était pas du tout du tout mais pas du tout comme je me l'imaginais et Élise était telle que je l'avais rêvée... Étrange tout ça.... quelles rencontres qd même que celles avec nos enfants...
C'est en effet un moment invraisemblable, où tu es en proie à tout plein de sentiments discordants... Mais où celui qui prédomine est tout de même le plus fort et le plus beau : l'amour maternel ;-)
SupprimerC'est vrai qu'elle a une super bouille craquante! On a envie de lui faire des bisous
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